8 mai, Pas de vergogne, l’extrême droite!

LogoNous avons commémoré les 70 ans de la fin de la terrible deuxième guerre mondiale, et la cérémonie à Annemasse a été rehaussée par la lecture de textes de qualité par des jeunes collégiens et lycéens.
Et à Paris même, ce 8 mai, ce sont des jeunes du lycée annemassien des Glières qui recevaient, avec leur professeur, M. Olivier Ramires, le premier prix du concours national de la Résistance pour leur film. On peut voir cette vidéo ici : « Annemasse, retour vers la République » (30′).
Et ils furent aussi accueillis dans le Grand Journal de Canal+ : voir ici.

Cette guerre (qui va se continuer en Asie jusqu’à la reddition du Japon, le 2 septembre 1945) laissa en Europe un bilan sans équivalent dans l’Histoire, avec cinquante millions de morts militaires et surtout civils sur notre continent (évaluation : 400.000 Américains, 400.000 Britanniques, 600.000 Français, huit millions d’Allemands, près de vingt millions de Soviétiques, les millions de déportés, etc).

La capitulation de l’Allemagne nazie est la défaite totale d’une vision politique raciste et expansionniste.
L’installation et la montée en puissance, au cours des années 1920 à 1939, en Italie, en Allemagne, en Espagne, de régimes fascistes et militaristes, a permis la mise en place, au cœur de l’Europe, du plus incroyable système de ségrégation reposant sur la xénophobie puis l’extermination des « autres » : cette question n’est pas un détail de l’histoire, bien au contraire, c’est la matrice du système nazi.
Et cela détermina aussi la structuration progressive du régime de Vichy, Pétain faisant dès le début promulguer des lois antilaïques ségréguant les juifs français, puis déportant les juifs étrangers, puis tous les juifs.
Ces collabos vichyssois qui ne parlaient que de « défendre la France et les français », ne cessaient de se soumettre à l’Allemagne hitlérienne, de pourchasser les Résistants et de dénoncer les « étrangers », main dans la main avec les nazis.


J’ai été outré de l’imposture du Front Lepeniste local : sur la page FaceBook qui sert d’exutoire à des relents nauséabonds, la reprise biaisée d’un journal résistant de 1945 m’a scandalisé.

détournement scandaleuxLa manchette du journal de ce Front National, glorieux lui, n’a rien à voir avec l’actuelle piteuse PME familiale lepeniste (père, fille, et aussi beau-fils, sœur, nièce, etc) incarnant des idées mortifères.

 Ce Front National là, celui du journal, était « Front national de lutte pour l’indépendance et la libération de la France », mouvement de Résistance créé en mai 1941 par le PCF, et qui voulait rassembler largement.
Il fut présidé par Pierre Villon qui fut un des principaux rédacteurs du Programme du Conseil National de la Résistance.
Ce fut aussi un quotidien issu de cette organisation de la résistance, dont le directeur général était Jacques Debû-Bridel, et dont la Une est reprise de manière mystificatrice par le politicien lepéniste local.

Totalement à l’opposé : il me faut rappeler, brièvement ici, la création, en 1972, du Front National d’extrême droite, par le groupuscule fascisant Ordre Nouveau avec d’autres factions de l’extrême droite et des débris des organisations des fascistes français.
Reprenant en logo la flamme tricolore du MSI, le parti néo-fasciste italien, les créateurs-fondateurs du parti d’extrême droite sont des anciens de l’OAS, des anciens des comités Tixier-Vignancour, et des individus plus tordus les uns que les autres. Citons par exemple, François Brigneau, ancien collaborateur et milicien, le modèle des journalistes fascisants ; Pierre Bousquet, ancien SS de la Division Charlemagne !
Voilà ce que sont les fondateurs du front lepeniste national…

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L’imposture, le racisme, la mystification historique et l’obsession raciale, c’est le fondement de l’ADN de ce triste parti.
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Post Scriptum :
le 8 mai 1945, c’est aussi une tragédie : un massacre colonialiste commis par des autorités françaises contre une des premières affirmations populaires de l’indépendantisme algérien. C’est l’enclenchement d’une terrible guerre, avec des exactions des deux côtés : Sétif, Guelma, c’est aussi un fait historique incontournable.
Peu d’Européens protestèrent alors contre ces massacres. Citons l’un d’eux, le professeur Henri Aboulker, médecin juif et résistant. Il publia plusieurs articles dans le quotidien Alger Républicain et y dénonça les massacres massifs et aveugles de milliers d’Algériens innocents. Il demanda aussi la libération de Ferhat Abbas, qui avait toujours maintenu son action dans le cadre de la légalité.