Annemasse Agglo a décidé de s’engager (9 voix contre et des absents parmi les conseillers communautaires, mais une majorité qualifiée des 2/3) pour prendre en charge la maison du livre d’artiste.
A partir du fonds Michel Butor, de la dynamique créative que l’écrivain a engagée, il s’agit de valoriser une démarche culturelle qui a un ancrage à Lucinges.
L’enjeu a bien été expliqué lors du dernier conseil communautaire, le 27 avril.
G. Doublet, 1er vice-président, a su, dans son intervention complémentaire, marquer que c’était une chance pour notre territoire d’avoir ainsi une figure à l’originalité reconnue au niveau international : Michel Butor n’a cessé de renouveler avec pétillement ses créations, notamment autour du livre-objet.
Historiquement et géographiquement, l’identité de notre territoire frontalier ne peut se construire sur le rivage d’un lac ou sur une situation exceptionnelle en montagne.
Notre force commune, c’est une situation privilégiée d’interface entre une active et reconnue Vallée de l’Arve et une métropole genevoise qui fait partie des Villes-monde.
Aussi, il faut assoir fortement ce pôle de facilitateur de mobilité et de hub géographique par une qualité de vie et de culture (sportive, associative, solidaire) arrimée à des lieux de créations variés.
Michel Butor en est depuis des années une figure emblématique. Il cultive aussi la poésie et l’un de ses écrits avait été mis en valeur en 2007 sur un site internet départemental. Ce texte, « Ce qu’on voit depuis l’Écart », est l’expression sensible de quelqu’un qui sait évoquer ce qui l’entoure pour aller vers le monde entier, en changeant de focale.
Lucinges, sur le flanc des Voirons, serait donc pour Butor l’équivalent de la gare de Perpignan pour Dali…
De soi au monde, à lire ici.