Il a beaucoup été écrit sur les impacts dangereux du bisphénol A, cet adjuvant se trouve trouvait notamment utilisé dans les tétines et biberons.
De nombreuses alertes, des pétitions, des démarches multiples ont finalement permis d’interdire l’utilisation d’un tel produit.
Il faut noter le rôle essentiel, dans ce constant travail d’alerte et de sensibilisation et d’argumentation, de l’organisation WECF, Women in Europ for a Common Future.
Ces femmes ont fait ici un travail essentiel.
Cette association est basée pour sa branche française WECF-France à Annemasse, à la Cité des Organisations Internationales.
À lire sur le bisphénol A, ce tout récent article :
Quotidien suisse, Le Temps, du samedi 9 mars 2013
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samedi9 mars 2013
Le bisphénol A favoriserait l’asthme infantile
On ne cesse de découvrir de nouveaux effets toxiques au bisphénol A (BPA). Déjà soupçonné d’avoir diminué la fertilité masculine, de favoriser le diabète et les pathologies cardiovasculaires, le BPA favoriserait aussi l’asthme chez le jeune enfant, selon les auteurs d’un article du Journal of Allergy and Clinical Immunology . Il faut dire que les femmes enceintes et les petits enfants sont particulièrement sensibles à ce perturbateur endocrinien. Comme on le retrouve un peu partout dans notre environnement, du biberon aux feuilles d’emballage alimentaire en passant par le revêtement intérieur des boîtes de conserve et des cannettes, il est difficile de l’éviter.
L’Office fédéral suisse de la santé publique conseille de limiter l’exposition de la population à 50 microgrammes par kilo et par jour, mais ne joint pas de mode d’emploi pour y arriver! Est-ce qu’une exposition précoce de l’enfant modifierait sa réponse immunitaire?
Explications de Constance Barazzone, responsable de l’Unité de pneumologie pédiatrique aux Hôpitaux universitaires de Genève.
Comment expliquer que l’exposition précoce au BPA favorise l’asthme?
Constance Barazzone: Depuis une dizaine d’années déjà, la recherche montre que l’exposition précoce voire prénatale à certaines substances a un effet de priming, un effet d’amorce pourrait-on traduire. C’est-à-dire que ces substances ouvrent la possibilité qu’une maladie, ici l’asthme, se déclare plus tard lorsqu’un facteur déclenchant survient: pollution, infection, exposition à un allergène. La réponse inflammatoire des bronches est alors augmentée, l’air peine à passer, la respiration devient sifflante. En fait, tout se passe comme si quelque chose avait été légèrement modifié dans le système immunitaire. On observe le même type de phénomène avec la nicotine et la fumée passive, et l’on peut vraiment tirer un parallèle avec le BPA.
– En quoi l’exposition à la fumée passive pendant les premières années entraîne-t-elle des conséquences analogues à l’exposition au bisphénol A?
– Il y a justement cette sensibilisation très précoce, le priming, qui ne se remarque pas cliniquement tant qu’un autre élément ne survient pas. Les conséquences peuvent être tardives et sont du même type, obésité chez l’adulte, diabète, hypertension, asthme. Le lien entre ces pathologies et la cigarette ainsi que la fumée passive est bien connu. Et il commence à s’établir pour le BPA. Il y a aussi cette même latence pour agir. Rappelons-nous qu’il a fallu plus de 20 ans pour amener l’industrie du tabac à reconnaître les méfaits de la cigarette. Les autorités doivent réagir face au problème du bisphénol, qui est certes complexe et peut-être pas complètement élucidé. Cela nécessiterait un large débat.
– Dans l’article, les auteurs parlent d’une explosion des cas d’asthme chez l’enfant. Est-ce aussi le cas en Suisse?
– Absolument pas! Les cas d’asthme infantile sont assez stables ces dernières années. Il y a eu un doublement du nombre des cas dans les années 80 à 90. On est passé pendant cette période de 4 à 8% d’enfants touchés par cette pathologie. Actuellement, la proportion se situe entre 8 et 10%. Mais il y a d’autres pays où elle est beaucoup plus élevée.
– Est-ce que, en ce qui concerne l’asthme, l’effet du BPA cesse au bout d’un certain temps?
– En l’état de la recherche, on ne le sait pas. Mais en règle générale, 30% des enfants en dessous de 6 ans ont de l’asthme ou des sifflements caractéristiques lorsqu’ils respirent. Après cet âge, la proportion tombe à 8%. Il est donc probablement plus juste de dire que le BPA augmente la réponse inflammatoire des bronches et favorise le développement des sifflements, surtout chez les petits. Cela n’exclut pas que les crises d’asthme se réveillent plus tard. En attendant d’en savoir plus, je pense qu’il faut que les autorités prennent des mesures.
© 2013 Le Temps SA
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