Nous sommes depuis plusieurs jours en canicule et ce sont aussi des périodes de forte production d’Ozone.
Ce gaz polluant et agressif n’est pas issu directement de la combustion comme peuvent l’être le NO2 (dioxyde d’azote) ou les particules de poussières.
L’ozone résulte de l’éclatement des particules de CO2 et NO2 sous l’effet de la chaleur.
Les molécules d’oxygènes se recombinent et forment de l’O3, de l’ozone. |
Dans la stratosphère (10 à 60 km d’altitude), l’ozone est un filtre naturel qui protège la vie terrestre de l’action néfaste des UV du soleil : on parle de la couche d’ozone. Le « trou d’ozone » est une destruction partielle de ce filtre, liée à l’effet de certains polluants, notamment les fréons ou CFC, dont la production et la vente sont désormais interdites.
Dans la troposphère (0 à 10 km d’altitude), où chacun d’entre nous respire quotidiennement, les taux d’ozone devraient être faibles. Cependant, certains polluants dits précurseurs, oxydes d’azote et composés organiques volatils, se transforment sous l’action du rayonnement solaire, et donnent naissance à l’ozone. Les précurseurs proviennent principalement du trafic routier, de certains procédés et stockages industriels, ainsi que de l’usage de solvants (peintures, etc.). [repris des sites de surveillance de la qualité de l'air] |
L’ozone est donc un des polluants (d’été) surveillés par les organismes en charge de la qualité de l’air. En Suisse, l’expression « smog estival » est utilisé. (Je trouve que l’expression manque cependant de réalité visuelle, contrairement à la pollution hivernale par les particules en suspension) C’est un gaz très oxydant comme sa formule chimique l’indique. Chacun connaît le phénomène de la rouille, c’est-à-dire d’oxydation des matières notamment ferreuses, sous l’effet de l’oxygène de l’air. |
Les effets sur la santé :
Les enfants, les personnes âgées, les asthmatiques, les insuffisants respiratoires sont particulièrement sensibles à la pollution par l’ozone. La présence de ce gaz irritant peut provoquer toux, inconfort thoracique, essoufflement, irritations nasale et oculaire. Elle augmente aussi la sensibilisation aux pollens. Lorsque le niveau ambiant d’ozone augmente, dans les jours qui suivent, une hausse de l’ordre de 1 à 4% des indicateurs sanitaires (mortalité anticipée, admissions hospitalières, etc.), est observée.
Les effets sur l’environnement :
L’ozone a des effets néfastes sur la végétation et perturbe la croissance de certaines espèces, entraîne des baisses de rendement des cultures, provoque des nécroses foliaires. Il contribue par ailleurs au phénomène des pluies acides et à l’effet de serre. Enfin, il attaque et dégrade certains matériaux (le caoutchouc par exemple). [repris des sites de surveillance de la qualité de l'air] |
Quelques données sur le local : le seuil d’information ( 180µg/m3 ) a été dépassé sur Annecy et le signalement de ce niveau de pollution donne lieu à « information » suivant le dispositif préfectoral..
Qu’en est-il sur le genevois français ?
Je regarde habituellement les 3 stations de la zone : Gaillard, Annemasse et, sur Suisse, la station dite du Foron, qui est sur la commune de Thonex, près de la douane de Moëllesullaz. Cette station de Thonex-Foron est un peu « la jumelle » de celle de Gaillard…
Comme cette dernière station est temporairement hors service (les travaux en cours pour le CEVA ont contraint à la déplacer pour le moment), j’ai d’abord regardé les relevés sur Annemasse qui n’ont pas indiqué plus de 152 µg/m3 à 20h ce vendredi.
Mercredi 15 juillet : 170 µg/m3 à 19h et 169 µg/m3 à 20h.
Jeudi 16 juillet : 166 µg/m3 à 13h et 164 µg/m3 à 14h.
Et en regardant les résultats du Foron, force est de constater que la concentration en ozone est élevée depuis plusieurs jours !
Déjà mercredi, où le 1er seuil est atteint (180 µg/m3) à 19 h :
Ci-dessous, j’ai entouré le niveau « en plateau », ce vendredi 17 juillet, quasiment de 9h du matin à 9h du soir (21h) avec un taux déjà excessif d’ozone. On ne se demandera pas pourquoi beaucoup de personnes se plaignent de mal respirer et d’avoir les voies respiratoires irritées.
La probabilité d’une persistance de ce taux élevé pour samedi 18 juillet est avancée par Air-Rhône-Alpes.
Pour y échapper, il faudrait moins de chaleur solaire … ou moins de gaz dégagé par les moteurs… !
Extrait du communiqué Air-Rhône-Alpes: Demain, samedi 18 juillet, malgré des températures en légère baisse et une couverture nuageuse plus importante, les masses d'air chargées en ozone pourraient stagner sur la région et occasionner une nouvelle journée polluée sur certains territoires.
Je mets ici les recommandations suisses concernant les périodes avec concentration d’ozone (publication du 3 juillet 2015 )