Il n’y aura pas de « tram d’Annemasse »…

Il n'y aura jamais de "tram d'Annemasse Agglo", de "tram d'Annemasse"…

Il est parfois dit que Annemasse et son agglomération vont construire un tram. Comme Grenoble, Dijon, Bordeaux.

Ce n'est pas exact. La gestion complète d'un réseau de tram, de ses espaces de garage et de maintenance, n'est pas à portée d'une agglomération semi-rurale de 85000 habitants comme Annemasse Agglo.

Tram ancien Il s'agit en réalité de tout faire pour prolonger, sur France, la ligne de tram 12 qui s'arrête pour l'instant en douane de Moëllesullaz. Bien que le tramway ait longtemps traversé la frontière, comme sur cette carte postale d'avant 1959, au coin de la mairie que l'on voit à droite.

 

Christian Dupessey, le maire d'Annemasse et Robert Borrel, président de l'Arc (ensemble des communes françaises du Grand Genève) ne m'en voudront pas trop si je donne cette perspective. En fait, pour moi, si je considère financièrement le projet, ce n'est pas Berne et Genève qui co-financent le "tram d'Annemasse". Mais l'agglo d'Annemasse et les financements français qui aident les TPG à prolonger ce moyen pratique de déplacement au moment où les bouchons s'amplifient et où la pollution de l'air pénalise durablement la santé des habitants.

S'agissant de ces élus, ce n'est pas minimiser leur engagement et leur capacité gestionnaire, vu la complexité des montages administratifs et financiers à réaliser ! Et les travaux à payer sur nos communes françaises.

Au même moment,  les opposants municipaux (M. Mermet et M. Benoist) sont dans la confusion la plus totale : ils se plaignent que le tracé sur France aille jusqu'à l'entrée du quartier du Perrier (8000 habitants, trop populaire pour eux)  au lieu d'aller à la gare. Comme le feraient, disent-ils, tous les trams de France et de Navarre.

Ils clament : "Il faut aller à la gare, il faut aller à la gare… "

Je confirme : la ligne qui passera par Annemasse, Ambilly et Gaillard n'ira pas à la gare. Elle ne franchira même pas le Rhône, à plusieurs centaines de mètres de la gare.

Car s'agissant du tram de Genève,  la gare dont nous parlons, c'est  Cornavin !bel-Air

En effet, pour aller à la gare (de Cornavin), on descend du tram 12, place Bel Air, et on peut prendre la ligne 14. Cela s'appelle l'intermodalité, la nécessaire articulation d'un réseau qui prend d'ailleurs en compte, en amont, des P+R, des abris pour les vélos, etc.

Quel scandale !  "Il faut aller à la gare, il faut aller à la gare…"    surprise

Investis seulement depuis quelques semaines dans une réflexion municipale de fond, M. Mermet et son principal co-listier M. Benoist  manquent de compréhension des données d'un système de transport en commun. Certes M. Benoist n'aime que l'automobile, il l'a toujours proclamé et défendu.

 Arc-boutés sur l'unique usage de la voiture, ils  ne sont pas rentrés dans la conception cohérente et moderne  de l'articulation globale du transport public qui se met en place. Avec, pour Annemasse,  la place Deffaugt qui va, en coeur de ville, battre au rythme de l'irrigation générale des moyens de transports pour tous.

Des représentants UMP ou UDI, dans d'autres villes, savent déployer de tels réseaux. Ceux d'Annemasse ne le comprennent pas.

Dommage pour le débat électoral  annemassien qui aurait dû porter sur d'autres vrais sujets et mériter d'autre candidats, mieux préparés que ceux-ci.

Grâce aux choix partagés de M. Dupessey et de  M. Borrel, nous aurons :

  • En 2017, bus + BHNS + tram.
  • En 2018, le CEVA

Tout cela constituera un réseau cohérent et articulé de maillage de notre territoire.

Note : J'ai le souvenir d'une séance de conseil municipal où étaient présentées les multimodalités des moyens de transport.  M. Benoist,  pour se moquer du fait que l'on puisse envisager autre chose que l'automobile pour se déplacer,  évoqua la possibilité de le faire "en tapis volant". (la mythologie arabe ou perse n'a sûrement plus de secrets pour lui, mais ce qui se voulait ironique révélait un profond mépris de ce sujet)

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